Il était une fois, le plus grand chasseur de tous les temps. Cet individu richissime avait parcouru le monde fusil sur l’épaule pour ramener dans son immense ranch ses trophées de chasse qu’il aimait à admirer. Mais voilà, ayant tout chassé, la vie de ce passionné n’avait plus grand intérêt et son hobby ne le divertissait plus faute de proie à la hauteur de son talent.
Un jour pourtant, un sourire illumina son visage austère lorsqu’un trappeur canadien lui apprit l’existence d’un grizzly vivant dans une forêt retirée du grand Nord, qu’aucun chasseur n’avait jamais réussi à tuer.
Dès le lendemain, notre chasseur contacta Line Renaud pour lui louer sa cabane au canada et W Bush pour lui acheter un stock d’armes. Deux jours plus tard, sur place, un ancien de la forêt du grand Nord lui indiqua une clairière où coulait une rivière à laquelle le Grizzly venait s’abreuver chaque jour à 16 heures. Notre chasseur commença à douter de la véracité des propos du trappeur tant la chasse semblait aisée.
Le lendemain, dès 15 heures 30, il se cacha dans un buisson surplombant la fameuse clairière et engagea dans la chambre de son fusil fétiche les cartouches qu’il utilisait pour chasser éléphants et rhinocéros. A 16 heures pile, un ours immense apparut, écartant les arbres alentours pour venir s’abreuver à la claire fontaine. Notre chasseur, sourire aux lèvres, ajusta sa cible avant de lui envoyer une salve de six cartouches. Certain d’avoir fait mouche, il bondit hors de sa cachette pour admirer le plus beau de ses trophées. Quelle ne fut pas sa surprise quand, une fois sur place, le corps gisant était absent. Alors qu’il scrutait les alentours, une frappe puissante dans le dos le projeta au sol, face contre terre et fessier bombé. La douleur qui s’ensuivit lui apprit que l’ours n’était pas grand que par la taille et qu’il n’oublierait jamais sa première fois. Une fois sevré, la bête se retira et notre chasseur défloré rampa jusqu’à sa cabane pour panser sa plaie. Il enragea trois jours durant le cul dans la neige, préparant la seconde phase de la chasse qui hantait maintenant sa vie.
Une fois en état de marche, il reprit position dans son buisson armé d’un AK47 posé sur un trépied. Dès l’apparition de l’ours, son doigt vengeur pressa la détente et une centaine de balles partirent en direction de la cible ne lui laissant aucune chance. De joie, et oubliant une douleur encore présente, il fonça sur le terrain de son exploit pour constater à son plus grand désarroi que sa proie n’y était pas. Il grimaça de douleur quand il fut projeté au sol et son cri déchira le silence de la forêt du grand Nord tandis que l’ours lui déchirait tout autre chose.
Il fallut cette fois-ci 5 jours au chasseur pour se remettre sur pied et regagner son buisson armé d’un bazooka. A 16 heures tapantes, la déflagration fit trembler la forêt quand la roquette s’élança en direction du grizzly. Le chasseur boitant réussit tout de même à courir pour aller savourer au plus vite sa victoire. La détresse qui s’empara de lui en découvrant les lieux déserts lui fit monter les larmes aux yeux tandis que l’ours l’enfilait comme on enfile une marionnette.
Il fallut plus d’une semaine cette fois ci pour qu’il se remette sur pied. C’est bien décidé à en finir qu’il partit de nuit pour truffer la clairière de mines antipersonnelles. Le lendemain, à 16 heures, on entendit l’explosion jusqu’à l’orée du bois puis le cri de détresse du chasseur quand ce dernier constata à nouveau son échec.
Mains sur la tête, grelottant, notre pauvre bougre attentait sanglotant son sort, pensant aux nombreux jours qu’il lui faudrait passer l’arrière train au frais. Il sursauta quand il sentit le doigt de l’ours tapoter son épaule et se replia un peu plus sur lui-même tentant en vain de serrer les fesses. Une nouvelle pression sur son épaule le sorti de sa torpeur et courageusement, il se retourna pour faire face au grizzly qui l’observait pattes sur les hanches. La chasseur le regardait incrédule et implorant quand il vécut ce qu’aucun homme n’avait vécu avant lui, car de mémoire d’habitants de la forêt du grand nord, aucun homme n’avait jamais entendu parler un ours. Une chose est sure, il n’oublia jamais ces paroles :
« Dis moi mon grand, tu ne serais pas un peu pédé ? »
By FdeMai