Je suis un peu bélénophobe... Et toi, quelle est ta phobie ?

Saviez vous que la Journée Mondiale du Don du Sang aura lieu le 14 juin prochain? Non, je ne pense pas. Mais je ne juge pas hein, je ne le savais pas non plus. A cette occasion, l’EFS (Etablissement Français du Sang) organise la 2ème édition du « Festival Globule », avec une super mascotte : Karl le Globule. Euh, ok, pourquoi pas? C'est toujours mieux que Denis le Chromosome. Bref, si la cause est plus que louable, elle ne fait que mettre en évidence un de mes problèmes que je vais partager avec vous : ma bélénophobie, ma "peur" des piqures...

Tout d'abord, malgré toutes les opportunités (en tant qu'étudiant surtout) que j'ai eu, jamais je n'ai donné mon sang à part pour faire des analyses, c'est à dire remplir une petite fiole et un calvaire vite terminé au bout de 15 secondes. En réalité, je suis à jour dans mes vaccins et c'est à peu près déjà un petit miracle. A chaque fois que je dois me faire piquer ou prendre un peu de sang, je dois me préparer psychologiquement pendant plusieurs jours. Le jour J, à l'instant fatidique, le coeur bat toujours vite et au moment où l'aiguille est s'approche à 10 centimètres de moi, je détourne le regard et je n'attends qu'une chose : que ça se termine. J'ai 26 ans, et je crois bien que j'ai peur des piqures. Bien sûr, ce qui est assez incompréhensible c'est que je sais pertinemment que ca ne fait pas "mal". La sensation qui suit une piqure ou une prise de sang est toujours bizarre, mais c'est surtout psychologique. Je crois connaître la nature de mon problème. En fait, il y a des endroits sur lesquels j'ai un blocage. Le creux du coude en est un. Voir mes veines gonfler suite au garreau me met déjà mal à l'aise, alors imaginer une lame (au final, c'est quand même un corps étranger et métallique qui entre dans une veine...) qui me "transperce" dans un creux (psychologiquement, c'est comme si on m'attaquait dans un endroit fragile puisque "plus fin"), c'est au dessus de moi.

Il faut dire que j'ai eu une sorte de traumatisme quand j'étais petit. Ca se passait en Guinée, j'étais en vacances et j'avais 10 ans. On était dans  la brousse avec mon père et des amis de la famille en train de voir l'avancement de la construction d'une maison, quand soudain j'ai ressenti une douleur vive sur l'un de mes orteils. J'étais en sandales et au bout de quelques minutes j'avais un orteil vraiment plus gros que l'autre. Un truc m'avait mordu. Un petit serpent, un scorpion, une mygale tueuse, un insecte mutant, bref, un petit bestiau avec des crocs. Ni une ni deux, on saute dans une jeep et 20 minutes plus tard on arrive dans une sorte de dispensaire au milieu de nulle part et on me fait une piqure d'anti venin DANS le gros ORTEIL, à travers le cartilage avec une seringue qui pour moi ressemblait à une empaleuse. Malgré mon histoire, qui je pense m'a bien marqué dans mon subconscient, je tire mon chapeau à tous ceux qui grâce à leurs dons sauvent des centaines de vies chaque année. Mais je ne rends pas les armes car je sais qu'un jour je donnerai le mien, pas par plaisir mais pour la beauté du geste. De plus, je n'aurai pas besoin d'une affiche à la con que seuls les belges peuvent oser, pour me motiver...